Métro, boulot, dodo
Boîte de nuit le weekend
Vente de stups aux bobos
Colombienne, jamaïcaine
Trop frais, trop j’plane
Mes pieds décollent du ciel
Rencontre trop d’femmes
Se disent toutes esthéticiennes
Sortie resto, ciné
Mon pénis a la crève
La France m’a déraciné
Normal qu’je plante ma graine
J’me sens perdu
Loin du pays d’mes ancêtres
Sur le goudron marche pied nu
À Dakar il fait 37
Papa me traite de p’tit con
Je n’connais plus la langue
Mélange l’argot, l’wolof, le bicot
Allergique à la mode
Mon moral est au «too bad»
J’suis blessé dans mon égo
Là-bas ils m’appellent toubab
Ici je n’suis qu’un négro
Mon trésor est public, découvert à la banque
Car-jacking à chaque feu, les filles qui me mettent à l’amende
J’ai pas de crête, j’ai pas de slim, désolé j’suis pas à la mode
Le seul moment où j’reposerai en paix, ça sera à la morgue
Devrais-je effacer mes différences
Pour être accepté par ce monde?
Ce que je considère comme une chance
Devrais-je le laisser dans l’ombre?
Ce qui fait mon style et mon essence
N’est ni un danger ni une bombe
Gardez vos bons points, vos récompenses
Mon esprit vagabonde
J’ai envie d’me casser d’ici
Aller m’faire voir ailleurs
Mais pour l’instant j’reste indécis
Aurais-je des meilleurs récits une fois hors de la té-ci?
Mon cerveau imagine, et ma plume elle dessine
Marie-Jeanne en résine
La plus fiable des médecines
Marginale en hass
Attendant la venue d’un messie
Pour l’instant on résiste
Sur la paille on reste
Ma prison le club des reds
J’aimerais m'évader comme Mesrine
Oh, je reste tout seul incompris dans ma bulle
Ces idiots reniflent ton cul quand tu leur montres la lune
Ils nous disent paranos, nous les gens de la rue
L'État nous aime mais la marmotte met l’chocolat dans le papier alu
Votre système me plaît pas, donc j’ai coupé les ponts
Mon idéal: j’aimerais crever en plein tournage dans une pub Benetton
Je viens chanter mon blues, j’crois qu’j’ai pété les plombs
On a chaussé les boots, laissez tomber les tongs
Accepte-moi comme je suis ou ne m’accepte pas
Que l’on soit frères, sosies ou qu’on n’se ressemble pas
Pas d’autres compromis que ceux qui seront mes choix
Laisse-moi ma poésie et je te laisserai tes lois
Je les entends dire de moi que j’suis dur à cerner
Ils imaginent sans doute que j’suis déraciné
Pourtant c’est bien en France, que je suis né
Avec ces différences qui font mon identité