Il m’arrive parfois sur la rue tôt le matin
De revoir la même vision en passant sur mon chemin
Des femmes habillées de noir qui avancent d’un pas pesant
Remontent vers le Nord sur la rue des immigrants
Ces femmes-la n’ont pas de nom n’ont ni âge ni parent
Sur les listes officielles de nos bons gouvernements
Elles sont parties en vacances il y a peut-être dix ans
D’un pays où le soleil était un peu trop pesant
La route est longue pour remonter jusqu’au soleil
Les rues sont sombres comme le cœur de l’homme
Il m’arrive parfois sur les visages fermés
De reconnaître une enfant aux yeux un peu moins usés
Par la lumière des néons la poussière des entrepôts
Les souvenirs douloureux qui laissent des marques sur la peau
On se fout des événements et on se fout du danger
Quand nos listes officielles sont quelque peu dérangées
La loi c’est la loi et la justice passe après
On retourne des enfants sous les soleils trop pesants
La route est longue pour remonter jusqu’au soleil
Les rues sont sombres comme le cœur de l’homme
Et elles partent si tôt et reviennent si tard
Qu’elles ne voient de lumière que le soleil des phares
Travaillent pour quelques sous pour l’employeur généreux
Qui garde bien leur secret et son argent si précieux
La route est longue pour remonter jusqu’au soleil
Les rues sont sombres comme le cœur de l’homme
La route est longue pour remonter jusqu’au soleil
Les rues sont sombres comme le cœur de l’homme
La route est longue pour remonter jusqu’au soleil
Les rues sont sombres comme le cœur de l’homme
La route est longue pour remonter jusqu’au soleil
Les rues sont sombres comme le cœur de l’homme