Lyrics
Au milieu des pauvres, j’cherche un lieu où ma peau
N’est pas trouée par des porcs
Dis-moi où est-ce que tu dors
Peut-être une de ces zones comparées à la faune
Où poussent racailles, clones
Banlieue Ouest, Est, Sud, Nord
Cherche à vivre bien avec les miens
En paix avec les tiens
Mais d’la paix j’connais qu’les putains d’gardiens
Ici y a rien sauf des morts atroces
Et les quelques rescapés sont venus m’chercher des crosses
Chercher les poux sur les pires des pourritures
Et pour ces néo-colons, j’ai qu’la haine comme nourriture
Nique leur mère on les emmerde
Le B.A.V.A.R cherche à être court, précis et clair
Je cherche l’or
Dès lors que le plomb pleut
Parfois sans sommation et sans excuse
Quand le bras armé d’l’Etat, sans aucune raison d’trembler
Défouraille d’emblée
Je cherche encore, mais en vain, où les prières s’en vont
D’une mère dont la chair s’est fait buter
Par qui se paiera le luxe, au pire, d'être muté
Je cherche pas qu’les coupables, capables de nous dire en face
Qu’ils croient en l’inégalité des races
Je cherche aussi leurs complices, à décrypter leurs vices
Partisans modérés d’une gestion policière
Des quartiers populaires jusqu’en Afrique et aux territoires d’Outremer
Je cherche plus loin parce que je cherche ces liens
Qui nous scotchent au bitume et nous pourrissent le quotidien
Je cherche, comme on cherche un peu la merde
Je cherche, comme on cherche un peu la merde
Je cherche vie pépère, accroché au divan
Vie d’famille exemplaire aux problèmes absents
Un portrait idyllique de plus qu’on m’rature au visage
Un arrêt prononcé, forcé, sur image
J’ai beau chercher des raisons valables, une seule me saute aux yeux
On cherche des poux aux gens indésirables
Car l'œil ne voit qu’en surface le feu
Qui a doré ces peaux brunes, et les flammes
Qui couvent les rues d’banlieue et ses bonnes âmes
Je cherche une vie simple et on m’invente un passé
Présent, futur mâtiné d’obscur acté, penser
Les cadavres d’espoir suppurent dans l’placard
Je cherche, et arrache de mes mains ceux qui pensent croire
Je cherche l’ouverture, la brèche la plus mûre
Le pain d’plastique à l’imposture et l’coup sûr
Filet t’couvre pour les oreilles sourdes
Je cherche deux-trois capsules pleines, en rupture d’oxygène
Et la sale graine de l’inspiration fumigène
Je cherche, comme on cherche un peu la merde
Avec l’ambition de n’pas perdre
L’urgence de parler aux plaies qui ressemblent aux miennes
Aux tiennes et aux siennes
Celles qui tiennent entières dans l’bréviaire de la haine
Je n’cherche pas là où on l’croit, mais là où on l’craint
Là où on croise les pires ouvrages clandestins
Je cherche sans fin parmi ces dédales souterrains