Lyrics
Ouais-ouais
Ouais, ouais
Ayo le rap m’a fait des promesses, le rap m’a déçu
Beaucoup d’hypocrites et de langues de te-pu
Donc j’suis dans la teu-stree,, j’ai d’la reu-pu
extra-large amigo, j’ai rêvé d’kilos, de villas, d’hélico'
Mais pour l’instant j’suis dans l’barillo avec mes gringos
Chez nous c’est pas Medellin mais nosotros somos banditos
On gère le plus gros four du secteur
De midi à minuit, c’est tous les jours les mêmes heures
J’ai des livreurs, mes vendeurs, mes guetteurs
J’suis presque invisible pour pas attirer l’attention
De ces fils de putes d’inspecteurs
J’monte les étages, chez la nourrice, petit passage
Détails de sh., de sh., et de la sh. dans l’sac
J’vois les premiers clients qui tournent en bas
A midi pile, y aura la queue du hall jusque dans l’park
Tout est enfin en place, j’ai plus à faire là, j’me casse
Toutes les deux heures je passe à la cité ramasser l’cash
En cas d’urgence y a mon soldat sur place
Il envoie juste un code sur l’téléphone, je tape
J’applique les règles, j’suis hyper discret
Visage toujours camouflé quand j’marche dans la cité
J’ai dit aux p’tits de faire pareil, z’ont intérêt d'écouter
Y a peut-être une brigade qui pourrait faire des clichés
Le bosseur sait qu’si y fait un trou dans la caisse, y va crypter
Sans voir sa paie jusqu'à rembourser sa dette
Evidemment, à la cité, je n’ai pas que des amis
Les chiffres du terrain font jaser dans toute la ville
J’vois l’Ford Focus bleu plaqué YP intercepter les boloss
Autour de la cité
Carrément l’autre fois y sont rentrés dans la cité en courant
Ces gros bâtards, on verra, ça pue la commission rogatoire
Wesh c’est bizarre, les chiffres ont baissé ces temps-ci
J’apprends qu’la concurrence détourne les ient-cli
Y voudraient prendre le terrain à ce qu’on dit
Préviens les autres, on prépare les outils
Si y a du répondant, y aura échange de tirs
Même en plein jour, même en plein centre-ville
On est en guerre, qu’est-ce tu veux qu’j’te dise
Tu tombes sur tes ennemis à la prière l’vendredi
Et j’crois que ça c’est peut-être le pire
Moi qui voulais être skred, j’commence à faire trop d’bruit
Intelligent, j’commence à m’faire petit
Dur de faire la guerre et en même temps d’faire le bif
J’suis parano, j’ai l’impression d'être pisté
C’est bourbier, j’me fais rare à la cité
J’suis un OG dans la street, pas un novice
J’ai capté un truc pas clair chez la nourrice
C’est une escort, elle fait la pute à c’t’heure-ci
Elle s’fait même baiser par un keuf de Choisy
Moi j’ai jamais touché cette crasseuse, elle me fait pas bander
Et maintenant j’sais qu’cette pute peut tous nous faire tomber
Et j’oublie ce fameux soir, début du mois d’décembre
, «c'est urgent»
J’me d’mande c’qu’y veut m’dire d’aussi important
On s’donne rendez-vous en bas d’chez moi à vingt heures trente
Les stups de Créteil ont fait une opération mardi
Y a vingt personnes qui ont été placées en garde à vue
Sous surveillance depuis février sa mère
Apparemment mon blaze est sorti dans l’affaire
Z’ont pété l’terrain, c’est quoi ce truc de fou
Sont pas encore venus me soulever, c’est chelou
{??], ça va pas tarder
J’espère que les p’tits et cette pute de nourrice ont pas parlé
Et là l’poto me dit «t'as sûrement une fiche au cul enfin j’crois
Arrache-toi sur Paname ou bien dans l’neuf-trois»
J’ai des potos qui m’appellent depuis le card-pla
On m’dit de faire belek, que mon affaire a fait c’gars
Ça parle mal car j’suis dehors, les gens y comprennent pas
Ça veut dire quoi, ils seraient contents si j’tais au trou, c’est ça
La rumeur dit qu’j’aurais poucave, soi-disant, c’est pas logique
Depuis quand l’terrain s’fait donner par le gérant
Y savent wallou les médisants mais rien qu’ils parlent, t’as vu
J’ai même pas fait une seule seconde de garde à vue
Y a du monde qui s’est fait péter avant moi et comme y dit l’baveux
Si mon nom est sorti, ça vient d’là
Trois mois plus tard, ce qui d’vait arriver arriva
Six heures du mat', ces fils de pute cassent la porte de chez moi
Z’ont débarqué à dix, chien renifleur, tout ça
Wesh y z’ont cru quoi, qu’ils traquaient Pablo Escobar
Bref, j’ai grave la haine, y z’ont r’tourné l’appart'
Y trouvent que dalle: un quarante-quat' et des kilos de portables
Y sont choqués en voyant toute ma garde-robe
Bah ouais j’suis frais, vous croyez quoi, j’fais du hip-hop
Hotel de police de Créteil, dans ma cellule je dors
Si ce sont des preuves, j’suis pas près de revoir dehors
Avant mon audition, ces poulets m’ont bien fait marrer
Y m’posent tout un tas de questions sur mon r-a-p
Y sont au courant de tous les clashs, de toutes les histoires
Y voudraient m’voir en feat avec Gradur ou Niska
Y m’disent que dans la street j’ai un palmarès de voyou
C’est quoi l’délire, c’est une garde à vue ou une interview
Quand l’OPJ, les choses sérieuses commencent
Mais j’ai rien à lui dire, moi, j’suis pas une balance
Elle m’fait comprendre que la pute de nourrice m’a mis en cause
Et à part ça, contre loi y z’ont pas grand-chose
Y z’ont rien trouvé chez moi, j’avais djà prévu l’coup
On m’reconnaît pas sur les tofs ni sur les écoutes
, mais y z’ont pas d’preuves
Maître Lecomte me f’ra sortir, juste à fermer ma gueule
Après soixante-douze heures, me voilà déferré
J’rêve de prendre une douche, je suis desséché
Me voilà devant la juge d’instruction, j’lui dis qu’j’suis un rappeur
Je nie toute implication, cette pute de nourrice a parlé
Elle me confirme, l’enquête a démarré sur un renseignement anonyme
Disant que j'étais que celui qui gérais le traffic
J’suis mis en examen sur des faits multiples
J’demande le mandat de dépôt, j’passe devant l’JLD
Maître Lebeau obtient ma remise en liberté, yeah
Hey c’est bon, j’crois jv’ais m’arrêter là
Ouais, tu connais la suite de l’histoire, après
Contrôle judiciaire, pointer toutes les semaines au commissariat
Obligé d’voir leurs sales gueules
Interdiction d’mettre les pieds dans le 9−4
Ah ouais. Y a eu la confrontation avec la nourrice aussi
Dans l’bureau d’la juge d’instruction
Elle a tout confirmé ce qu’elle avait dit dans sa déposition
Après, c'était sa parole de pute contre la mienne, hein ghetto pookie
Pff. bref, finalement j’ai eu un non-lieu
Hamdoullah, ah ah, merci monsieur Lebon
Mach’Allah monsieur Lebon
Et euh pour le renseignement anonyme qui a fait démarrer l’enquête
On saura jamais qui c’est, p’têt un jaloux d’la cité
P’têt le terrain d'à côté, un ennemi qui avait l’seum
Que j’gère le terrain, bref
Et sinon. pourquoi j’suis pas tombé?
J’suis un ancien, parce que j’bosse bien