Meurtri, je suis meurtri
Dans le moule où l’on m’a mis
Je vois qui rôdent, qui me guettent
Les gardiens de ce qu’il faut être
Aux prêcheurs de la tolérance
Aux moralisateurs de conscience
J’aimerai rappeler quelques mots
Qu’on entend sitôt qu’on est minot
L’habit ne fait pas le moine
Et c’est tout nu que je me pavane
Ce que tu vois n’est pas ce que je suis
Ce que tu penses n’est pas l’ordre établi
Ce que je dis n’est pas ce que je pense
Les appareuses trompences Les lignes, les bornes, les
Barrières
Ont toujours un air pénitentiaire
Quand c’est l’institution qui cloisonne
C’est penser qui libère les Hommes
A vouloir trop suivre la dictée
On devient des pantins ficelés
J’ai pour ma part toujours voulu
Voir et découvrir un peu plus
Mais à l’instar des grands discours
La liberté est étouffée toujours
Que ce soit chemise ou poème
Je maquille le monde et moi-même
Jeux de mots ou jeux de couleurs
Donner des roses pour des pleurs
Que tu sois ici ou là-bas
Rien n’est plus faux que ce que tu vois
Un inconscient voile recouvre
Toutes les beautés que tu découvres
Les yeux qui voient le vrai de nous
Sont l’apanage des sages et des fous
J’ai tracé, dans la pierre, sur ma peau
A l’encre ou au couteau
Quelques formes d’insolence
Une forme d’indépendance
J’ai tracé, sur la pierre, dans ma peau
Les appareuses trompences